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La fibrillation auriculaire

La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme du cœur très fréquent, en particulier chez le sujet de plus de 60 ans. L’oreillette se contracte de manière tout à fait désordonnée. Le rythme des contractions oscille entre 350 et 600 par minute. Elle apparaît en l’absence ou en présence d’une maladie cardiaque.

Les causes d’apparition de la fibrillation auriculaire ne sont pas toujours clairement retrouvées, et peuvent être divisées en causes cardiaques et extra-cardiaques.

Les causes cardiaques

Les maladies coronariennes:

la survenue d’un syndrome coronarien aigu (SCA) ou d’un infarctus du myocarde peuvent générer, du fait de l’apparition d’une souffrance du muscle cardiaque, une fibrillation auriculaire.

Les maladies des valves cardiaques:

en particulier toute maladie survenant sur la valve mitrale, localisée entre l’oreillette et le ventricule gauche. En effet, un rétrécissement ou une fuite au niveau de cette valve va entraîner une augmentation de pression au niveau de l’oreillette gauche, elle-même responsable de la survenue d’une fibrillation auriculaire. Il en est de même pour la valve tricuspide qui se situe du côté droit du cœur.

L’insuffisance cardiaque:

l’existence d’une myocardiopathie hypertrophique et les cardiopathies congénitales peuvent également engendrer la survenue d’une fibrillation auriculaire. De même, la pratique d’une chirurgie cardiaque peut engendrer l’apparition d’une fibrillation auriculaire, que se soit pour une chirurgie valvulaire ou un pontage aorto-coronaire.

Les causes extra-cardiaques

L’existence d’une hyperthyroïdie:

est une cause fréquente de survenue de fibrillation auriculaire et devra toujours être recherchée.

L’obésité:

est fréquemment associée à la fibrillation auriculaire.

Les pathologies pulmonaires chroniques:

responsables d’une baisse du taux d’oxygène dans le sang représentent une cause non négligeable de survenue de fibrillation auriculaire (BPCO, insuffisance respiratoire chronique). De plus, les médicaments broncho-dilatateurs utilisés dans ces pathologies respiratoires augmentent la fréquence cardiaque et le risque de survenue de fibrillation (théophylline par exemple).

La survenue d’une inflammation:

d’un taux d’oxygène bas dans le sang ainsi que la consommation excessive d’alcool sont des causes classiques d’apparition de fibrillation auriculaire.

L’apparition d’une fibrillation auriculaire pose le problème de ses complications et de sa cause.

Symptômes

Dans la moitié des cas, le patient sent des crises de palpitations (l’activité cardiaque est irrégulière et rapide) de durée variable atteignant parfois quelques heures, ou pouvant être permanentes. Une sensation d’oppression dans la poitrine et d’angoisse est fréquente en cours de crise. Une fatigue ou un essoufflement peuvent également être ressentis.
Dans l’autre moitié des cas le diagnostic est plus difficile car les accès de fibrillation auriculaire ne sont absolument pas ressentis. Beaucoup plus rarement, la fibrillation auriculaire peut se manifester par un oedème aigu pulmonaire ou une complication de type accident vasculaire cérébral.

Complications

La fibrillation auriculaire est responsable de l’absence de contraction de l’oreillette dans laquelle le sang va stagner. Cette stagnation du sang peut être responsable de l’apparition d’un caillot pouvant se détacher (embolie),  passer dans la circulation générale et boucher des artères cérébrales (accident vasculaire cérébral), rénales (infarctus rénal) digestives (infarctus mésentérique) ou d’autres artères.
L’autre complication est cardiaque car la fibrillation auriculaire induit une diminution de la force de contraction du cœur qui peut être responsable d’un oedème aigu pulmonaire, d’une perte de connaissance grave ou d’une insuffisance cardiaque.

Prise en charge

Le traitement de la fibrillation auriculaire repose
sur différentes stratégies:

Le contrôle du rythme cardiaque:

qui consiste à retrouver un rythme normal dit “sinusal”, suivi par le maintien de ce rythme.La réduction de la fibrillation auriculaire pourra s’effectuer de deux manières: par l’administration de médicaments ou par un choc électrique externe.

Le choc électrique externe ou cardioversion électrique est une procédure qui consiste à donner un choc électrique de haute énergie sur le thorax pour ramener un rythme irrégulier à un rythme cardiaque à nouveau régulier. Elle se réalise lors d’une courte hospitalisation, au besoin après la réalisation d’une échographie du cœur par voie trans-oesophagienne pour s’assurer qu’il n’y a pas de caillot dans l’oreillette. Sous une brève anesthésie générale, deux électrodes sont apposées sur la cage thoracique du patient, pour délivrer une décharge électrique sous contrôle ECG.

Le contrôle de la fréquence cardiaque:

dont le traitement est basé sur l’administration de médicaments capables de moduler la fréquence du ventricule gauche chez les patients en fibrillation auriculaire chronique.
Le contrôle de la fréquence est primordiale lors de l’apparition d’une fibrillation auriculaire car celle-ci a tendance à s’élever franchement ce qui est responsable de l’apparition de symptômes très invalidants et de signes de mauvaise tolérance cardiaque.

La prévention des complications de la fibrillation auriculaire:

en particulier la survenue d’un caillot dans l’oreillette gauche, par l’anticoagulation.
Parfois, lorsque le risque du traitement anticoagulant est supérieur au bénéfice, l’abstention est la règle et de l’aspirine peut alors être prescrite, bien que son rôle ne soit pas évident. En effet, dans certaines situations de la fibrillation auriculaire et paroxystique, et dans certaines conditions (si le patient est jeune par exemple) un traitement anticoagulant par voie orale ne sera pas administré au bénéfice d’un traitement par aspirine.

L’ablation de la fibrillation auriculaire

par isolation électrique des veines pulmonaires par radiofréquence. Cette technique consiste à appliquer une sonde de radio-fréquence au niveau de l’abouchement des veines pulmonaires (qui sont à l’origine des foyers d’arythmie au niveau du cœur et plus spécifiquement des oreillettes), pour y effectuer un “tir” qui aura pour but de léser une zone placée sous la sonde. Une succession de lésions aura pour but d’isoler les foyers responsables de l’apparition de la fibrillation auriculaire.

Pour utiliser cette technique, un repérage anatomique est utile à l’aide d’un matériel sophistiqué (“mapping”). Bien sûr, le traitement de la cause ne doit pas être oublié, si toutefois une cause a été identifiée, ce qui n’est pas le cas le plus fréquent.
Un contrôle strict de la pression artérielle est également nécessaire car il est observé une relation entre l’existence d’une hypertension artérielle et la survenue d’une fibrillation auriculaire.